La stratégie est axée autour de cinq pôles : mine et métallurgie, forêt-bois, agro-industrie, pêche-aquaculture et matériaux de construction. La boussole d’industrialisation est par ailleurs composée de 54 projets industriels et de 62 projets d’appui à l’industrialisation, c’est-à-dire tous les leviers de compétitivité et d’infrastructures qui doivent accompagner chaque projet industriel. Il s’agit au total de 116 projets identifiés dont la mise en œuvre nécessite une enveloppe globale de 17 000 milliards de F à mobiliser entre 2012 et 2025, tel que décliné le 22 mai dernier par le directeur de la compétitivité au ministère gabonais du Développement industriel et des Petites et moyennes industries, Vinga Moussock Judicaël Fleury, lors d’un atelier régional organisé par la CEA à Douala (Cameroun).
« Cette enveloppe définie sur la base du partenariat public-privé a été décomposée comme suit : 28% pour le secteur public, 40% pour le secteur privé et 32% pour les partenariats public-privé », explique M. Vinga Moussock. L’objectif du gouvernement gabonais est de multiplier par cinq les exportations et de créer en retour 13 000 PMI et 325 000 emplois directs et indirects. Sur les 116 projets identifiés, 30 sont déjà réalisés et fonctionnels, soit un taux de mise en œuvre autour de 25,86%. « L’industrialisation est un long chemin et il va falloir faire beaucoup d’efforts pour relever le taux de réalisation », fait savoir le directeur de la compétitivité.
- Agro-industrie
Dans ce secteur, le Gabon affiche un potentiel intéressant. L’objectif des pouvoirs publics est de rompre avec la dépendance alimentaire, dont la facture des importations s’élève à plus de 450 milliards de F chaque année, soit 5% du PIB à l’importation. Parmi les actions, le pays a procédé à l’identification de toutes les terres arables pour ensuite les octroyer aux différentes coopératives et/ou aux investisseurs. Le Gabon se positionne de plus en plus comme un leader dans la production d’huile de palme, avec le consortium Olam. Des mesures sont en outre prises pour développer certaines spéculations qui peuvent peser au niveau du marché local et satisfaire le marché extérieur, en l’occurrence le palmier à huile et l’hévéa…
- Pêche et aquaculture
Le Gabon dispose de près de 800 km de côtes pratiquement inexploitées. La plupart du poisson produit ne parvient pas à couvrir les besoins du marché intérieur. L’enjeu est de développer des projets qui ont déjà été identifiés et d’arriver à transformer sur place cette ressource. Plusieurs projets de complexes agro-industriels ont été pensés, avec des filières de séchage, de fumage, de salage et de conditionnement du poisson.
- Mines et métallurgie :
L’une des ressources minières stratégiques exploitée en permanence c’est le manganèse dont le Gabon est le deuxième producteur mondial, à travers l’entreprise Comilog, filiale d’Eramet. Il y a également de fortes réserves de fer, notamment avec la zone de fer de Belinga où un projet industriel est prévu. Le complexe métallurgique de Moanda est déjà opérationnel avec un centre de formation qui parvient à sortir deux produits phares : le manganèse-métal et le ferromanganèse, malgré quelques difficultés liées à la fourniture énergétique.
- Matériaux de construction
Il existe plusieurs carrières de granite entre autres qui peuvent être exploitées pour soutenir la politique locale de construction, de logements sociaux et d’infrastructures.
- Forêt-bois
La stratégie d’ensemble définie par le Gabon est celle de l’industrialisation en grappes. La filière a un fort potentiel, à travers plus de 22,9 millions d’hectares de forêt, soit près de 85% du territoire. Actuellement, 400 essences ont été identifiées dont 60 exploitées. L’okoumé est l’essence la plus sollicitée.